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La nuit du 26 janvier 2025, le ciel s’est obscurci à la capitale de la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, avec la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 appuyé par l’armée Rwandaise selon les experts de l’ONU. Dès lors, la situation est chaotique. Plusieurs morts se sont ajoutés sur la liste que compte déjà ce pays. On parle de plus de 3000 décès et plusieurs milliers de blessés.
Par Jacques Kuziala *
Une grande confusion s’installe jusqu’en ce jour. C’est dans cette optique que deux jours après ces hostilités le Pape invite à la protection des vies. Le Souverain pontife évoque la nécessité urgente d’agir pour protéger les vies et rétablir la sécurité. Il a également appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts en vue d’une résolution pacifique, non sans souligner la responsabilité collective de résoudre la crise en République Démocratique du Congo.
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En effet, la situation en ce jour reste intenable. Une instabilité criante s’installe, l’insécurité commence à faire surface dans le quotidien des personnes. Nous nous trouvons présentement dans le Kongo Central à 120 Km de Kinshasa, la capitale au diocèse de Kisantu.
Dans le cadre de notre mission comme chargé de la pastorale liturgique, mais on sent que les choses ne tournent pas bien. Il y a une psychose sans précédent. D’éventuelle présence de plus de 400 éléments militaires dans la région perturbe la quiétude des populations. Sur la voie nationale 1, nous rencontrons plusieurs bus remplis de jeunes. Certains retournent de camp de formation. Ils se rendent au front pour la riposte vigoureuse selon le propos du président.
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D’autres jeunes par ailleurs de milliers y vont pour être formés. Tous les signaux montrent que le pays est vraiment en guerre. Les cris des armes se font sentir, les hommes en uniformes font la loi. Dans les places publiques, il y a la présence des hommes de sécurités qui fuient les téléphones à la recherche des images des atrocités. On vit vraiment dans la peur de tout et de rien.
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Que peut-on dire de la situation actuelle à Goma?
Selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, un demi-million de personnes de plus ont été déplacées fin janvier. Il faut dire que la situation humanitaire à Goma est « extrêmement inquiétante ». Les rebelles ont installé leurs institutions sans loi ni foi. C’est vraiment la jungle qui s’installe au vu et au su de tous. La pauvre population est prise en notage comme dans un sandwiche prêt à être consommé. Qui nous délivrera de cette situation ? Rien ne semble précis au bout du tunnel. Mais, nos regards avec pleine d’espérance se tournent vers Celui qui est notre paix, pour chanter : Maranatha, viens Seigneur Jésus (cf. 1 Co 16,22).
* Père Jacques Kuziala, IMC, missionnaire dans le diocèse de Kisantu, RD Congo.
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