
Le cardinal Giorgio Marengo est le premier missionnaire de la Consolata à participer à un conclave. « Pour moi, ce fut vraiment un événement de grâce, un moment d’une grande intensité. J’ai souvent invoqué notre saint fondateur et la Consolata dans les moments les plus importants de ce temps », commente le prélat. « Cela a été pour moi comme entrer dans le Cénacle avec les Apôtres et vivre cette contemporanéité qui, dans la foi, est réelle. »
Par Jaime C. Patias *
Dans cette vidéo réalisée par le Bureau de la communication, le cardinal Marengo profite de l’occasion pour partager cette expérience qui l’a conduit à l’élection du 267e évêque de Rome, le cardinal Robert Francis Prevost, devenu le pape Léon XIV.
Le préfet apostolique d’Oulan-Bator raconte également comment le peuple de Mongolie a reçu la nouvelle de la mort du pape François et exprime leur reconnaissance envers ce grand pontife ; il partage ensuite sa participation aux congrégations générales et au conclave, révèle ses impressions sur le pape Léon XIV, et conclut par un message d’espérance à la Famille Consolata dans le monde.
La nouvelle de la mort du pape François reçue en Mongolie
La nouvelle de la mort du pape François nous est parvenue en Mongolie le lendemain de Pâques, jour où, traditionnellement, nous nous réunissons avec tous les missionnaires pour un moment de fraternité et de partage. Ce fut donc une expérience très forte : c’est précisément au moment où les missionnaires venaient à peine de repartir que la nouvelle est arrivée, et à partir de là, nous avons entamé une période de deuil vécue avec nos quelques fidèles mongols.
À notre grande surprise, nous avons reçu de nombreuses visites de personnes très diverses : des représentants des institutions civiles, ainsi que d’autres traditions religieuses, en particulier du monde bouddhiste. L’abbé primat du bouddhisme mongol avait rencontré personnellement le pape François en janvier et avait été profondément impressionné par sa personne ; nous avons donc aménagé un espace d’accueil dans les lieux où le pape François avait été hébergé lors de sa visite chez nous en septembre 2023.

Ce fut un moment très intense. De nombreuses personnes, délégations, individus et groupes se sont succédé, exprimant leur affection, leur reconnaissance envers ce grand Pape qui, sans aucun doute, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la Mongolie, étant le premier pape à visiter personnellement ce pays. Ce fut donc un moment de douleur, de désarroi, mais aussi de gratitude, de remerciement pour tout ce que le pape François a fait, pour ses paroles, ses gestes, son témoignage de vie qui a profondément touché les gens en Mongolie.
Les funérailles du pape François et les congrégations générales
Il y eut ensuite le voyage à Rome pour nous unir à toute l’Église qui pleurait la mort du pape François, et qui a célébré ses funérailles avec une grande foi et aussi un fort sens de l’espérance, précisément dans le cadre du « Jubilé de l’Espérance », en recueillant les fruits de son immense témoignage. La Mongolie était également présente à cet événement avec une délégation officielle.
Ces jours ont aussi été marqués par les congrégations générales, qui ont permis à tous les cardinaux de se retrouver et de réfléchir, dans un climat très fraternel, je dois le dire, sur l’état actuel de l’Église, en nous préparant à l’événement du conclave.

La participation au conclave pour la première fois
Pour moi, ce fut véritablement un événement de grâce, un moment d’une grande intensité. J’ai souvent invoqué notre Saint Fondateur en pensant que j’étais, justement, le premier missionnaire de la Consolata à entrer en conclave ; je lui ai vraiment demandé d’intercéder pour moi et pour tous les cardinaux, afin que nous puissions vivre cette expérience de foi profonde. Et j’ai invoqué la Consolata à tous les moments les plus importants de ce temps.
Ce fut pour moi comme entrer dans le Cénacle avec les Apôtres et vivre cette contemporanéité qui, dans la foi, est réelle. Comme dans l’Église des premiers jours après la Pentecôte, où Pierre guidait le groupe des Apôtres, nous avions à nouveau besoin de Pierre, et c’est avec l’aide de l’Esprit Saint, dans un climat de grande fraternité et d’humilité de la part de tous, que l’on est finalement arrivé à l’élection de Léon XIV.
Le pontificat de Léon XIV confié à la protection de la Consolata
Alors, lorsque j’ai pu le rencontrer ce même soir, chacun de nous l’a salué ; et moi, je me suis senti poussé à lui dire, au nom de tous nos missionnaires et missionnaires : que la Consolata le protège, l’inspire et le garde dans ce ministère si important pour toute l’Église.

Alors que nous nous rassemblions dans la chapelle Sixtine, qui ressemblait un peu au « cénacle » où se réunissaient les Apôtres, ce fut pour moi fondamental de vivre tout cela dans un climat de recueillement et de prière.
La dimension rituelle de cet événement ecclésial : entrer en procession au chant des litanies, l’invocation à l’Esprit Saint dans le chant du Veni Creator.
Puis les gestes du scrutin, la proximité de l’autel, bulletin de vote en main, le fait de prononcer les paroles solennelles du serment, affirmant, devant Dieu et en conscience, que nous choisissions la personne qui, pour nous aujourd’hui, représentait Pierre.
Tout cela fut une véritable expérience de grâce, pour laquelle je rends infiniment grâce au Seigneur.
Un pape missionnaire et la présence de la Famille Consolata
J’ai également ressenti la présence de tous les missionnaires et missionnaires de la Consolata, car là où il y a une concentration de foi et de prière pour la vie de l’Église, nous, missionnaires, vibrons à notre manière, d’une façon toute particulière.

Cela a conduit au choix du pape Léon XIV, un missionnaire de très haut profil. Une personne de foi, de grande formation, et je suis sûr qu’il guidera au mieux l’Église, justement grâce à cette préparation et à sa longue expérience missionnaire.
En tant que missionnaires, nous ne pouvons que nous réjouir d’avoir un successeur de Pierre qui connaisse personnellement la « vie missionnaire ». Nous le confions donc à notre saint Fondateur, à la Vierge Consolata, aux bienheureuses Irène et Leonella, afin qu’avec lui, nous puissions continuer à marcher, avec un zèle apostolique, sur les chemins de la mission.
Un message d’espérance à la Famille Consolata ad gentes
Avec le nouveau pape que la Providence nous a donné, je voudrais saluer les missionnaires et missionnaires de la Consolata, les amis qui nous soutiennent, les bienfaiteurs, toute notre grande famille, et reprendre avec vous ce charisme que saint Joseph Allamano nous a transmis : celui d’une famille missionnaire qui a à cœur le successeur de Pierre, qui est en profonde communion avec lui, qui respecte son enseignement et qui aide les personnes à comprendre l’importance du ministère du Pontife romain pour toute l’Église.

Et donc, un message d’espérance : continuer à approfondir toujours davantage le charisme que nous avons reçu, un charisme précieux, qui doit être redécouvert, reproposé et « réexpliqué », car il peut parfois ne pas être pleinement compris.
La beauté d’être missionnaires de la Consolata ad gentes, de consacrer notre vie en réponse à un appel spécifique du Seigneur, pour le servir là où l’Église n’est pas encore présente ou ne l’est qu’à ses débuts ; il y a donc un besoin urgent d’« ouvriers de l’Évangile », tels que les missionnaires.
C’est un très grand don que, grâce au magistère et à la direction du pape Léon XIV, nous saurons redécouvrir et reproposer à toute l’Église.
Père Jaime C. Patias, IMC, Bureau de la Communication