En ce matin froid et venteux du 2 août 2025, le terrain de la paroisse de Kinyanambo, dans le diocèse de Mafinga, a vibré en couleurs, des chants et d’une profonde action de grâce à l’occasion des 25 années de vie sacerdotale du Père Erasto Colnel Mgalama, Conseiller Général des Missionnaires de la Consolata, en charge de l’Afrique.
Par le Père Paulino Madeje*
La célébration a commencé dans un esprit typiquement tanzanien : avec des danses vibrantes menées par la chorale paroissiale et les enfants dynamiques du groupe de l’Enfance Missionnaire. Leurs chants joyeux et leurs danses ont donné le ton d’une journée de réflexion, de gratitude et de fête. Une procession solennelle a suivi, rassemblant prêtres, religieux et fidèles laïcs dans un esprit de respect et d’unité.
Le célébrant principal était l’évêque d’Iringa, Mgr Romanus Mihali (ordonné prêtre une semaine après le Père Mgalama), tandis que l’homélie était faite par Mgr Vincent Mwagalla de Mafinga. L’événement a rassemblé de nombreux fidèles, membres du clergé et religieux venus honorer le service missionnaire et l’engagement du Père Mgalama envers l’Église. Ce fut un moment joyeux, rempli de foi, de reconnaissance et de renouveau.
La présence des deux évêques diocésains, Mihali et Mwagalla, a renforcé le sentiment de fraternité et de communion ecclésiale. Ils étaient accompagnés de nombreux fidèles, amis et confrères missionnaires venus célébrer cette étape importante et adresser leurs prières et félicitations.
Tout au long de la messe, un esprit de fête et de reconnaissance a régné dans l’église. Le parcours du Père Mgalama n’a pas été considéré simplement comme une réussite personnelle, mais comme une vie entièrement donnée au service de l’Église, du peuple africain et de l’appel missionnaire qu’il a embrassé il y a 25 ans.
Dans son homélie, Mgr Mwagalla a exprimé avec émotion sa gratitude à Dieu pour le don des 25 années de sacerdoce du Père Mgalama. Avec chaleur et réflexion, il a rappelé au Conseiller Général à quel point il était béni et « jubilant », non seulement pour avoir atteint ce cap, mais aussi pour le contexte spécial dans lequel sa vocation s’est développée.
« Tu es vraiment chanceux », a dit l’évêque, « car ton ordination a eu lieu pendant le Grand Jubilé de l’An 2000, un moment de grâce immense pour l’Église. Et maintenant, alors que tu célèbres ton jubilé d’argent, l’Église vit de nouveau une Année jubilaire : celle des Pèlerins de l’Espérance. »
Les paroles de l’évêque ont magnifiquement relié le cheminement personnel du Père Erasto à celui plus vaste de l’Église universelle : tous deux avancent dans la foi, marqués par la joie, le renouveau et l’espérance. Cela a rappelé que le sacerdoce du Père Erasto fait partie de quelque chose de plus grand : la mission continue de l’Église d’apporter la lumière du Christ au monde.
Dans son discours de remerciement, le Père Mgalama s’est adressé aux fidèles rassemblés à la paroisse de Kinyanambo. Sa voix, ferme mais remplie d’émotion, transmettait un profond sentiment de gratitude et d’humilité.
« C’est avec une grande gratitude et humilité que je me tiens devant vous », a-t-il commencé, « pour remercier Dieu de m’avoir créé et appelé à Le servir. » Ce qui rendait son parcours encore plus profond, a-t-il partagé, c’est cette coïncidence extraordinaire : il a été ordonné le jour même de sa naissance.
« Pour moi, la naissance et le sacerdoce sont liés ; ma création et mon appel », a-t-il déclaré. Ses paroles portaient un message fort : chaque vie naît avec un but, une vocation voulue par Dieu.
Réfléchissant à son parcours, il a rappelé que Dieu n’appelle pas ceux qui sont qualifiés, mais il qualifie ceux qu’Il appelle :« Aucun de nous n’est digne par ses propres mérites, mais Dieu, dans Son amour, nous rend dignes par Sa grâce. »
« Que signifie pour moi célébrer 25 ans de service ? » a-t-il poursuivi. « Cela signifie 25 ans de célébration de l’Eucharistie, 25 ans à me tenir à l’autel. Ce sont des années remplies d’action de grâce. » Les yeux tournés vers le ciel, les mains ouvertes dans une prière simple mais profonde, il a invité les fidèles à s’unir à lui : « Dites avec moi, merci, Seigneur. »
Il a ensuite cité 1 Corinthiens 4,7 : « Qui t’a distingué ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ? » Par ces mots, le Père Erasto a rappelé la loi du don , que tout ce que nous avons nous a été donné gratuitement, et que c’est en nous donnant aux autres que nos vies prennent tout leur sens. « Un parent se donne pour son enfant, un mari pour son épouse, une épouse pour son mari », a-t-il dit.
« Quand nous nous accrochons à nos vies égoïstement, nous les perdons. Mais lorsque nous donnons, nous vivons, comme le Christ nous l’a enseigné. »
Pour souligner l’humilité nécessaire dans le service, il s’est tourné vers une source de sagesse ancienne, le Tao Te Ching : « Tous les ruisseaux coulent vers la mer parce qu’elle est plus basse qu’eux. L’humilité donne à la mer sa puissance. Si tu veux gouverner, place-toi plus bas. Si tu veux diriger, apprends à suivre. »Ces paroles, issues de la philosophie orientale, trouvaient une profonde résonance avec le message de l’Évangile et la vie que le Père Erasto a vécue au service.
Son parcours sacerdotal a en effet été fait de leadership et d’humilité. Il a servi l’Église dans plusieurs fonctions : Supérieur régional de Tanzanie, Recteur du Séminaire philosophique Allamano à Morogoro, et Maître des novices au Noviciat Saint Joseph le Travailleur, également à Morogoro. Chaque rôle, il l’a vécu avec la même foi, la même dévotion et une confiance profonde en la grâce de Dieu.
Nous prions pour que Dieu continue à le fortifier dans son service auprès de Son peuple.
* Père Paulino Madeje, IMC, Tanzanie. Coordinateur de la communication pour le continent africain.
